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Vie de couple,savoir dépasser les préjugés

Auteur:M.Adjengbé
professeur de maths
publié dans fraternité matin N° 15 440 du samedi 28 mai 2016,page 2

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Aujourd’hui l’une des préoccupations majeures de la plupart des êtres humains, c’est de trouver l’âme sœur en vue de fonder un foyer. C’est à dire que chacun d’entre nous aspire à vivre un jour avec l’être idéal, le modèle qui répond exactement aux critères qu’il ses fixés. Et dans ce domaine les goûts et les critères ne se discutent pas et varient d’un individu à l’autre. Ce besoin existe quelque soit l’âge ou la classe sociale: jeune ou vieux, riche ou pauvre, analphabète ou intellectuel, etc. Certaines personnes sont prêtes à changer de religion, style vestimentaire, lieu de résidence, boulot, etc. pour atteindre l’objectif visé. De nos jours les églises, temples et mosquées regorgent de personnes qui espèrent trouver enfin l’âme sœur en confiant leur sort au bon Dieu. Dans cette course effrénée, certains citoyens choisissent quelquefois de se donner des pouvoirs mystiques. Ces dernières années la capitale abidjanaise et ses banlieues sont envahies par des personnes qui se sont lancées dans un commerce florissant en profitant de la situation. En s’adjugeant divers titres (docteur, spiritualiste, prophète, mystique, voyant, etc.), ces personnes au discours bien rodé prétendent attirer ou maintenir l’âme sœur par le biais de parfum, savon, bague, collier, sel, etc. vendus à prix d’or et qui pourtant s’arrachent comme de petits pains.

Généralement nombres de personnes ignorent que la vie de couple qui devrait procurer le bonheur n’est pas toujours un long fleuve tranquille ou un paradis où coulent le lait et le miel. Passées les premières années de rêve, les conjoints devront descendre de leur piédestal pour faire face à la réalité et aux difficultés sans cesse croissantes qui jalonnent le chemin lorsqu’on s’engage pour une vie à deux. Bien souvent, certains couples décident de jeter l’éponge après plusieurs mois ou années de vie commune en abandonnant les enfants à leur sort. Le hic c’est que les mariages célébrés avec faste dans les lieux de prière avec la caution et la bénédiction des dignitaires religieux n’échappent pas à ce triste sort.

Les raisons de ces nombreux divorces sont multiples.

Il faut noter d’abord et avant tout que de nombreuses personnes considèrent la vie de couple non pas comme un engagement mais une tentative. De ce fait chacun des époux garde le secret de se retirer si les difficultés se multipliaient. Dans ces conditions dès qu’un obstacle se dresse sur leur chemin, la première préoccupation des conjoints n’est pas d’affronter le problème mais plutôt de le contourner ou de reculer. Or la formule sacrée«le mariage est pour le meilleur et le pire» devrait constituer la base d’un véritable engagement pour puiser au fond de soi cette foi capable de soulever les montagnes, se soutenir et se supporter mutuellement surtout dans les difficultés d’où qu’elles viennent.

Autre fait majeur, les conjoints ont généralement tendance à être très exigeants l’un envers l’autre tandis que chacun d’eux refuse d’accepter la nécessité de se remettre en cause personnellement pour le bonheur du couple. A cette allure on entre dans une série d’accusations dirigées contre l’autre. Or la vie à deux nécessite de perpétuelles concessions ainsi que des consensus où le devoir de chacun est d’aider l’autre à s’améliorer, à transformer ses défauts en qualités, à remplacer progressivement le doute par l’espoir. Les conjoints devront privilégier la pédagogie par l’exemple.

Il y a également cette trop grande propension de certains couples à solliciter l’intervention de différentes personnes extérieures chaque fois qu’un problème se pose. Or la meilleure solution est celle qui est apportée par le couple lui-même car certains parents, amis ou connaissances contribuent plutôt à envenimer la situation en tentant de résoudre les problèmes. En effet ni le lien de parenté, ni l’âge, ni la situation sociale, ni la responsabilité exercée dans une église ou une mosquée, ni le nombre d’années de mariage ne peuvent conférer systématiquement la qualité de conseiller matrimonial à quiconque. Il importe surtout d’user de sagesse, de patience, de diplomatie et surtout avoir la ferme volonté de réconcilier les conjoints.

Finalement les nombreux divorces que l’on observe de nos jours sont causés généralement par des préjugés et des incompréhensions dans le couple. Mais les conjoints devront trouver la force et puiser les ressources nécessaires pour apporter des solutions aux problèmes car quand on s’aime, il n’y a pas de sacrifice trop grand pour maintenir la paix au foyer et préparer l’avenir des enfants.

in Fraternité matin N° 15 440 du samedi 28-dimanche 29 mai 2016; page 2

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