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Comment combattre la violence dans les lycées et collèges?
Auteur:M.Adjengbé,
professeur de maths,Gadié Pierre 2 Yop
(article publié dans Fraternité matin du vendredi 17 juin 2016,
page 3;sous le titre "Combattre la violence dans les lycées et collèges")

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Dans ces mêmes colonnes, nous avons déjà abordé la violence sous toutes ses formes et qui gangrènent la société ivoirienne particulièrement le monde du transport. Aujourd’hui les Ivoiriens sont accoutumés à la violence orchestrée par les étudiants dans nos universités publiques (surtout celle de Cocody).Cette situation fait suite généralement à des revendications, des affrontements entre syndicats rivaux ou au sein d’un même syndicat pour des problèmes de leadership. De nos jours, une autre forme de violence a cours dans nos lycées et collèges. Il s’agit des affrontements violents entre élèves de plusieurs établissements, faisant intervenir des armes blanches, des pierres, planches, etc. La particularité de cette forme de violence vient de ce qu’elle n’est pas liée à une quelconque revendication mais part généralement d’une banale altercation entre quelques élèves. Chaque parti faisant appel à ses soutiens, on assiste à une bagarre généralisée et rangée impliquant plusieurs établissements scolaires. Il arrive que les jeunes du quartier et les «gnambros» (jeunes gens reconnus pour leur violence dans le milieu du transport) soient appelés en renfort par les partis impliqués au combat. Face aux jets de pierres et autres objets dangereux, les enseignants n’ont d’autres choix que de se réfugier en salle des professeurs en attendant l’arrivée éventuelle des forces de l’ordre.

Souvent, la bagarre se déporte dans les quartiers environnants par des course-poursuites. Ce phénomène est beaucoup récurrent dans les établissements publics d’Abidjan(surtout Yopougon et Abobo) et de l’intérieur du pays. Avouons que quelquefois nos forces de sécurité semblent débordées par cette autre forme de violence menée par des élèves (peut-être parce qu’il leur est difficile de concilier maintien de l’ordre et respect des droits de l’enfant).Si nos élèves qui représentent l’avenir de ce pays se laissent ainsi gagner par la violence, l’on est en droit de se demander quel sera le niveau d‘insécurité dans la Côte d’Ivoire de demain?Nous avons tous le devoir d’agir pour créer les conditions de sécurité au sein de nos établissements scolaires. Ce qui exige la contribution de tous les acteurs du système éducatif: autorités, parents d’élèves, enseignants, personnels d’encadrement, élèves, etc.

Primo, il convient de renforcer la sécurité dans les établissements scolaires. Notons que bien souvent les clôtures sont cassées ou inexistantes. Dans ces conditions il est difficile voire impossible de contrôler les mouvements d’entrées et sorties, les riverains traversent la cour de l’école et n’importe qui peut commettre un forfait puis disparaitre facilement.Certes, certains établissements scolaires ont la chance d’avoir des vigiles commis à la sécurité. Mais comment être efficaces si ces derniers attendent quelquefois plusieurs mois sans percevoir le moindre centime?

Secundo, il faut continuer la lutte contre le phénomène de la drogue qui prend de l’ampleur au sein de nos écoles. Généralement, les élèves impliqués dans des affrontements violents en brandissant toutes sortes d’armes agissent sous l’effet de la drogue. Le constat est que les élèves confrontés à ce phénomène sont de plus en plus jeunes. Il faut renforcer la sensibilisation car les écoliers qui entrent en contact avec la drogue ignorent les conséquences à long terme. L’une des pistes à explorer serait d’organiser des fouilles inopinées à l’entrée des établissements et dans les classes une à deux fois par semaine.

Tertio, encourager la mise en place de clubs pour la promotion de la paix et de la non-violence animés par les élèves eux-mêmes dans nos établissements. En nourrissant les écoliers à la mamelle de la paix, nous faisons d’eux des citoyens accomplis, agents de réconciliation et de cohésion sociale. En apprenant à nos enfants à respecter l’autorité et les normes établies, nous formons de futurs agents de développement respectueux des valeurs de la république pour bâtir la Côte d’Ivoire de demain.

Quarto, on pourrait revoir également le système de sanction appliquée dans les établissements scolaires qui se résume essentiellement à la note de conduite (dont le coefficient est 1) en portant ce coefficient à 3 ou 4 au même titre que les « matières de base» pour susciter d’avantage l’attention des élèves. Ensuite, l’Edhc (éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté) devrait comporter une phase pratique avec par exemple des visites d’ateliers ou de chantiers, visites de certaines institutions, soutiens aux personnes démunies, aux handicapés, orphelins, personnes âgées, des travaux d’intérêt général, etc. On a ainsi l’occasion de former des citoyens nourris à la sève de la solidarité pour être au service de la société ivoirienne.

Pour atteindre les objectifs escomptés, toutes ces mesures nécessitent le soutien des parents d’élèves. En effet, ces derniers ne devront pas se dérober à la responsabilité qui leur incombe et qui consiste à donner à leur progéniture l’éducation de base en famille et d’être ainsi le soutien et le prolongement des efforts consentis par l’école.

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